Littoral : le marché des résidences secondaires a le vent en poupe

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De Nice au Touquet, près d’un Français sur trois rêve de posséder une villégiature en bord de mer. Entre achat plaisir et investissement rentable, le marché immobilier du littoral a plus d’une corde à son arc pour séduire les candidats acquéreurs. Visite guidée.

De Nice au Touquet en passant par Antibes-Juan-les-Pins, Biarritz, Royan, Carnac, tous les agents immobiliers Orpi interrogés font preuve du même enthousiasme. Depuis des mois, le marché des résidences secondaires du littoral a le vent en poupe. Le regain d’activité est très net depuis la rentrée 2016 et s’est confirmé au premier trimestre 2017. « Les acquéreurs profitent de prix stabilisés depuis plusieurs années et de taux historiquement bas », commente Marie-Françoise Wilmot, de l’agence N1 Orpi Le Touquet, où les résidences secondaires représentent environ 80 % des transactions. Même constat sur Carnac (72 %) où « le marché reste très actif, observe Franck Miguel, de l’agence Orpi AFM Carnac Immobilier. Au fil des générations, la station balnéaire de Carnac a su se renouveler et se rénover, ce qui séduit les candidats acquéreurs. Un engouement qui se traduit dans les chiffres, puisque la ville occupe la deuxième place du classement départemental en termes de volume des ventes. La majorité des transactions (62 %) portent sur des maisons anciennes au prix médian de 345 500 euros ».

Des prix encore très sages…

Pour autant, les prix se maintiennent. Tout au plus, les professionnels ressentent-ils un « léger frémissement » sur les secteurs les plus prisés. Petit bémol toutefois, comme le précise Moïse Vergeot, de l’agence Orpi Immobilière GTI à Nice : « si la baisse du stock de biens à vendre devait se maintenir dans les mois à venir, cela pourrait renchérir les prix. Mais pour l’instant, ils résistent ». Un phénomène de pénurie sans doute accentué par la concentration des demandes sur la même typologie de biens et l’exigence par les acheteurs du « tout à pied », l’accès aux plages comme aux commerces, et du pied-à-terre sans travaux pour les maisons individuelles. « Ainsi, sur Royan, analyse Cécile Levrel, de l’agence Orpi Alcyade Immobilier à Royan, l’essentiel de la demande de résidences secondaires se focalise sur des appartements entre 2 et 3 pièces, en hypercentre, dont les prix varient entre 130 000 et 160 000 euros. Des pied-à-terre vendus de 3 000 à 3 500 euros le mètre carré. »

… Mais dopés par la vue mer

Même constat sur Biarritz pour Jérôme Bernex, de l’agence Orpi Bernex Immobilier : « Tous les acquéreurs plébiscitent le cœur de ville. Une focalisation des recherches au centre qui, l’offre se raréfiant, fait grimper les prix entre 5 300 et 5 500 euros le mètre carré en moyenne pour un studio. Alors que, dès que l’on s’excentre, la demande retombe, ce qui entraîne une décote sensible avec des prix au mètre carré qui peuvent retomber sous la barre des 4 500 euros, précise-t-il. » Autre phénomène notable : la prime à la vue mer. Elle fait littéralement flamber les prix. Ainsi, dans la capitale du surf, ils flirtent avec les 8 500, voire les 10 000 euros le mètre carré pour des produits d’exception avec une « vraie » vue océan. Idem sur Antibes-Juan-les-Pins. « Ici, observe Yannick Cicile, de l’agence Orpi Action immobilier, les prix au mètre carré, pour des appartements en bon état, oscillent en moyenne entre 5 000 et 6 000 euros. Mais ils avoisinent les 7 000 euros s’ils bénéficient d’une vue mer. Et tutoient les prix parisiens, de 7 000 à 10 000 euros le mètre carré, suivant le secteur, pour une vue face mer. »

Des arguments sonnants et trébuchants

En résumé, c’est le bon moment ! Le contexte est favorable aux candidats à l’achat d’une résidence secondaire. La conjonction de prix encore sages, de taux bas et les faibles rendements des placements financiers traditionnels, milite pour l’investissement pierre. « Les acquéreurs potentiels ont bien compris qu’ils pouvaient louer leur bien une partie de l’année afin de couvrir toute ou partie de leurs frais (impôts locaux, charges de copropriété) », atteste Cécile Levrel. Mais ce ne sont pas les seuls intéressés. Les investisseurs locatifs eux aussi reviennent sur ce marché, attirés par des rendements pouvant atteindre les 8 et 10 % bruts à l’année.

Des investisseurs à l’affût

« C’est le cas par exemple sur Antibes-Juan-les-Pins, où la demande locative reste soutenue 365 jours par an, analyse Yannick Cicile. À titre d’exemple, l’un de nos clients dont le studio était estimé à 120 000 euros a opté pour un système de location de courte durée. Alors qu’en location vide il aurait pu escompter un rendement de 5 %, il a doublé sa performance. Au lieu de 6 000 euros, il perçoit 12 000  euros de revenus annuels. Lui qui envisageait un moment de vendre a rapidement changé d’avis ! » Pas étonnant, pour Moïse Vergeot sur Nice, qui constate qu’à défaut de placements alternatifs, la location saisonnière et de courte durée ayant le vent en poupe, les investisseurs locatifs font un retour remarqué dans l’ancien. De plus, souligne-t-il, l’atout de l’investissement pierre est double. Primo, il offre une rentabilité immédiate avec les loyers. Secundo, sur une durée de dix ou quinze ans, il laisse espérer une plus-value à la sortie. » Des arguments qui font particulièrement mouche auprès d’investisseurs échaudés par les contre-performances des placements financiers traditionnels.

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