La série «Fais pas ci, fais pas ça» s'en va

    Sèvres.  Les Lepic et les Boulay quittent définitivement la ville, dans laquelle ils tournent depuis neuf ans.
    Sèvres. Les Lepic et les Boulay quittent définitivement la ville, dans laquelle ils tournent depuis neuf ans. (FTV/Jean-Philippe Baltel.)

      L'histoire d'amour aura duré neuf ans. Elle s'est achevée par une ultime prise, tournée sur la scène du Sel, la salle de spectacle de la ville. Ce jeudi, Sèvres a dit adieu à la série « Fais pas ci, fais pas ça », diffusée sur France 2, et dont les caméras ont sillonné à peu près tous les recoins de la commune depuis 2007. « On a tourné de jour, de nuit, dans la rue, à l'église, au marché… Bref, quasiment partout dans la ville », raconte Antonio Tavares, régisseur général sur le tournage.

      À l'origine, cette série humoristique recherchait un lieu où cohabiteraient deux maisons très spécifiques, pour y tourner les scènes des familles Lepic et Bouley, aux méthodes d'éducation aux antipodes l'une de l'autre. La première, catholique, très stricte, voire quelque peu coincée. La deuxième, bobo, bien-pensante, écolo.

      L'équipe de l'émission a finalement investi le quartier Brancas, et deux bâtisses situées rue du Guet et rue Reinert… séparées en réalité de 300 m ! « On a dû tricher un peu sur les scènes de rue pour faire croire que les familles étaient voisines, sourit le régisseur. Avec un faux portail dans une maison proche de celle des Bouley, pour que l'on croie que nous étions devant celle des Lepic. »

      Sèvres, jeudi 29 septembre 2016. Après neuf ans de tournage, l'équipe de la série « Fais pas ci, fais pas ça », a tourné ce jeudi soir l'ultime prise de la série, sur la scène du Sel, la salle de spectacle de la ville. (LP/A. L)

      « Nous avions créé une vraie histoire d'amour avec les habitants du coin »

      Au fil des ans, les comédiens sont peu à peu devenus de véritables Sévriens. Au point que dans l'histoire, l'un des personnages phares devienne une fausse conseillère municipale de la ville. « Au début, on ne parlait que d'une commune de l'Ouest parisien, ce n'est qu'au bout d'un an qu'on a vraiment nommé Sèvres », se remémore Guillaume de Tonquédec, monsieur Lepic dans l'histoire. « On a la gorge un peu nouée en voyant arriver la fin. Toute l'équipe est très triste », reconnaît l'acteur, qui admet aussi avoir flashé peu à peu sur la bâtisse dans laquelle vivait… son personnage ! « J'adorais la maison des Lepic, avoue-t-il. On s'y sent bien, et nous avions créé une vraie histoire d'amour avec les habitants du coin. » A chaque fin de tournage, ou lors de la fête des voisins, il n'était pas rare que l'équipe de la série invite les « vrais voisins » à partager un verre.

      Le (vrai) maire (LR) de Sèvres, Grégoire de La Roncière, reconnaît qu'avec la fin de la série, c'est un petit bout de l'identité de sa ville qui s'en va également. « Elle a très fortement contribué à nous faire connaître. On peut même dire qu'avant, il y avait la porcelaine et la céramique, et maintenant, il y aura aussi Fais pas ci, fais pas ça », sourit l'élu.

      Dans le quartier Brancas, les habitants regrettent déjà la fin de l'aventure. Marius, 10 ans, adorait les acteurs. Il a même assisté à un tournage. « Je voulais voir comment cela se passait », explique ce jeune fan de la famille Lepic. « Ils étaient les plus rigolos ! » s'amuse-t-il. « Au début, on était un peu étonné par ce remue-ménage, reconnaît Yvette, 70 ans. Puis tout le monde a aimé ». Elle rit : « Les habitants des autres quartiers nous jalousaient… »