Trail : un étudiant rémois boucle la Diagonale des Fous en hommage à son frère
L’étudiant rémois Victor Guerdin a bouclé le mythique trail de la Réunion en hommage à son jeune frère, Axel, décédé en décembre.
Il y a parfois des circonstances de vie qui poussent à vous lancer un défi. C’est le cas du jeune Victor Guerdin, 25 ans, Lillois d’origine mais installé à Reims pour ses études de médecine (il est en 6e année). Après le décès tragique de son jeune frère, Axel, la veille de ses 20ans, à Strasbourg, l’ancien cycliste en 2e catégorie (il était au Centre régional d’entraînement cycliste et de formation au Creps de Reims en Terminale) a lancé un pari avec quelques-uns de ses camarades de médecine en janvier : « Si je valide mes partiels alors que je n’ai quasiment pas ouvert un bouquin depuis décembre, je m’inscris à la Diagonale des Fous. » Pari tenu.
“Ma façon de faire mon deuil”
« C’était ma façon de faire mon deuil », avoue-t-il. Il s’inscrit alors à la mythique course réunionnaise (166 km, 9 600 mètres de dénivelé positif), est tiré au sort dans la foulée mais il lui manque les points nécessaires pour pouvoir prendre le départ d’une telle épreuve. Alors qu’il a « mis au clou » le vélo depuis plusieurs mois pour privilégier ses études et qu’il n’a aucune expérience sur le trail, Victor se met en quête des points en s’attachant les services d’un coach par correspondance, Diego Alarcon.
Il commence par le 42 km du trail du Pays d’Argonne en avril, enchaîne avec le trail du Grand Ballon en Alsace (70 km), le trail des Donjons (70 km), puis termine sa préparation par son premier ultra, le Taranis Arga Trail (115 km, 5 000 m D+) en Ardèche fin août. Il s’y classe 3e. « Dès ma première course, j’ai adoré. » Il est prêt.
À la Réunion, ses parents, Walter et Dorothée, son frère, Rémy, et sa compagne, Marie, avec qui il s’est fiancé quelques jours après l’épreuve à l’atterrissage d’un saut en parachute au-dessus de l’île, gèrent son assistance. Victor se lance à l’abordage le jeudi 17 octobre, à 22 heures. Les sensations sont longtemps bonnes. Il se pique au jeu avec un groupe de coureurs. Les 35 heures sont envisageables. Il prend un coup de froid et finit péniblement. Accompagné de son père, il franchit pourtant la ligne d’arrivée au stade de la Redoute de Saint-Denis en moins de 38 heures.
Un sacré exploit, qu’il dédie forcément à son petit frère et en hommage de qui il a aussi récolté des fonds, via une cagnotte en ligne sur Leetchi, pour aider une association qui vient en aide aux jeunes Togolais, un projet qui tenait à cœur à Axel.
