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Pour mettre aux «normes» la piste de l’aéroport de Reims, la RD931 devra être modifiée

L’Aviation civile entend appliquer une réglementation qui réduirait la longueur de la piste de l’aéroport de Reims en Champagne. Pour y remédier, une étude est lancée afin de modifier la RD 931.

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Comment faire assurer la poursuite de l’activité de l’aéroport de Reims en Champagne, alors qu’une réglementation datant de 2006 aurait pour conséquence de réduire sa piste et donc d’empêcher certains avions de décoller et d’atterrir ? La question était au menu du dernier conseil du Grand Reims. Pour l’heure, la plateforme dispose d’une piste revêtue de 1 100 mètres. Mais en 2017, la direction générale de l’Aviation civile a décidé de faire appliquer cette réglementation de 2006 qui impose de décaler les seuils de piste en raison de la présence des routes aux deux extrémités. Ce qui réduirait la longueur utile de la piste à 800 ou 900 mètres et clouerait au sol certains avions, même basés sur l’aéroport. Cela concerne en particulier l’aviation d’affaires de cette plateforme dont la gestion par délégation a été confiée à la société Edeis aéroport Reims.

Le projet de feux et de barrières a été abandonné

Tout de suite, le Grand Reims a décidé de réfléchir à des solutions pour pouvoir allonger la piste et ainsi maintenir l’activité. Deux conventions ont été signées avec le département. La première prévoyait de réaliser des études puis des travaux pour la mise en place d’un système de barrières et de feux sur la RD 931. Il n’aurait été actionné que lorsqu’un avion en aurait eu besoin. Le montant évalué de la dépense était de 125 000 euros. Mais au vu des études réalisées, il a été décidé finalement de ne pas retenir ce dispositif transitoire. Deux raisons ont été avancées, le coût notamment. De plus, le projet rendait les conditions de circulation difficiles sur cet axe allant vers Suippes.

En revanche, la seconde convention est maintenue. Elle prévoit notamment des études techniques et financières pour modifier le tracé de la RD 931. « Des études qui pourraient être lancées d’ici la fin de l’année », indique David Chatillon, conseiller communautaire dont la délégation (tourisme) porte notamment sur l’aéroport. En attendant, ce dernier confirme que l’aéroport bénéficie d’une dérogation de la direction générale de l’Aviation civile afin de pouvoir poursuivre son activité dans les conditions actuelles. « La DGAC a retenu la bonne volonté des collectivités pour réaliser des aménagements à moyen terme », justifie David Chatillon. L’aéroport étant considéré comme un outil stratégique du territoire capable à la fois d’accueillir l’aviation de loisir, l’aviation d’affaires et des vols nécessaires au tissu industriel.

Yann Le Blévec

Les vols d’affaires continuent d’augmenter

Le dernier conseil communautaire a aussi été l’occasion de présenter le rapport d’activité 2017 de l’aéroport. L’occasion de constater que les vols d’affaires affrétés par des sociétés continuent d’augmenter avec 3 871 mouvements (soit 5 % de plus qu’en 2016). En outre, les vols officiels poursuivent leur progression également avec principalement des vols d’aéronefs de la gendarmerie (+13 % par rapport à 2016). Globalement, en 2017, l’aéroport de Reims en Champagne a enregistré 21 277 mouvements contre 24 617 en 2016, soit une baisse de 13,57 % du trafic aéronautique. Les mouvements non commerciaux s’élèvent ainsi à 21 057 contre 24 357 en 2016, en diminution de 14 %. Les mouvements commerciaux s’élèvent à 220 contre 260 en 2016 (-15 %). En revanche, le nombre de passagers commerciaux reste stable avec 419 en 2017, contre 402 en 2016. « Les trois quarts des vols sont réalisés par les différentes associations basées à l’aéroport et l’activité de la plateforme est très dépendante de l’activité aéronautique locale. La baisse d’activité est essentiellement liée à des conditions météorologiques moins favorables (en 2017) que l’année passée, les vols d’aviation légère ont été impactés », a indiqué Stéphane Lang, conseiller communautaire, qui rapportait la délibération. À noter qu’Edeis a en 2017 effectué des travaux de modernisation des stations de carburant, ce dernier est désormais accessible 24 heures sur 24 par carte bancaire, ce qui en favorise la fréquentation, notamment par les aéronefs militaires.

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