La riche histoire de Gournay en Bray

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De 58 avant JC à 2000

58-51 avant J.C : l’histoire de Gournay remonte à l’époque de la conquête des Gaules. Protégé par la forêt et les marécages, le site est un îlot difficile d’accès offrant un asile sûr aux tribus vaincues qui fuient les Romains. Le développement de Gournay est également lié à l’existence dans cette vallée de l’Epte d’un croisement de voies antiques. Des groupements d’habitations existaient déjà à Alges, Saint Clair, Ferrières, Dampierre, Elbeuf, Avesnes, Neuf-Marché…

911 : au traité de Saint Clair-sur-Epte, Charles III le Simple, roi de France, concède la Normandie à Rollon, à charge pour lui de mettre fin aux dévastations de cette partie de la Neustrie, et de lui faire hommage. A l’un de ses compagnons, Eudes, il confie le « pagus » de Bray, et la défense de la frontière orientale du Duché . Eudes, le chevalier à l’écu noir, prend possession de ses terres en 912. Il est à l’origine des Sires de Gournay.

984 : peu à peu le bourg se développe et se fortifie. La tour Hue (du nom de Hugues, premier Sire de Gournay) , élevée rue de Ferrières, date de cette époque. Elle sera démantelée au 18ème siècle..

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La tour Hue défendait l’entrée est de Gournay
Dessin de Marc Bégué

990 : La collégiale prend son vocable actuel lorsque des reliques d’un évêque de Meaux, Hildevert, y sont exposées et y reçoivent un abri définitif. Le sire de Gournay prend alors la décision de construire une église digne de ce prélat qui deviendra le Saint Patron de Gournay.

1066 : à Hastings, aux côtés de Guillaume, duc de Normandie, Hugues II, sire de Gournay et son fils Néel (ou Nigell) font preuve de bravoure. En récompense, Hugues recevra de modestes fiefs dans l’Essex et le Suffolk , et Nigell se verra remettre des domaines dans le Somerset ; les mottes et fossés de ses châteaux sont encore visibles aujourd’hui près de Bristol et de Bath. A la fin du 11ème siècle , le mariage de Gérard de Gournay avec Édith de Varenne, petite fille du Conquérant, profite à la branche aînée. Cette union apporte en dot plusieurs manoirs dont ceux de Caistor et Cantelay, dans le Norfolk.

1171 : neuf chanoines de Brémontier sont nommés à la paroisse Saint-Hildevert : l’église devient Collégiale.

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Le sceau de Hue de Gournay

1174 : en conflit avec Henri II Plantagenet, son père, Henri le Jeune dit Court-Mantel, avec l’appui des Flamands alliés de Louis VII, Roi de France, enlève de force le château de Gournay. Une partie de la place forte et de la collégiale est incendiée. Hugues IV et 160 de ses hommes sont fait prisonniers. Henri II, Duc de Normandie et Roi d’Angleterre, viendra les délivrer. Il aidera le sire de Gournay à relever la ville et à renforcer ses fortifications.

1193 : A son retour de croisade, passant par Rome avec des reliques de la vraie croix, Hugues V, le dernier des sires de Gournay, obtient, dit-on, des indulgences. De là un pèlerinage et une foire dite de Sainte Croix en septembre avec, entre autres, un marché aux chevaux prés de l’église Saint-Hildevert.

1202 : en guerre contre Jean Sans Terre, Roi d’Angleterre et Duc de Normandie, auquel il reproche de refuser de rendre les services qu’il devait en tant que vassal, le Roi de France Philippe Auguste pénètre en Normandie, prend le contrôle des places d’Eu et de Drincourt (Neufchâtel), puis met le siège devant Gournay. Retenues par un barrage, les eaux de l’Epte et de la Morette sont libérées. Elles emportent les défenses de la ville…Pour marquer son hostilité à Jean, Philippe Auguste renoue avec Arthur, neveu du Roi d’Angleterre. Il le fiance à sa fille Marie et l’envoie ouvrir un second front en Poitou. Le sort de ce malheureux prince, sans doute tué par son oncle en 1203, intéresse les Gournaisiens : c’est son image qu’ils font figurer sur l’écu noir d’Eudes. Depuis cette époque, les armes de Gournay sont de sable, à un cavalier d’argent, tenant à la main droite une lance de même, et une fleur de lis d’or en chef.

1204 : Hugues est contraint de quitter la France. Ses domaines sont confisqués au profit de la couronne de France. La ville reste domaine royal jusqu’au règne de Louis XI, puis revient aux d’Harcourt, comtes de Tancarville. En 1488, le comté de Gournay appartiendra aux princes d’Orléans-Longueville avant d’entrer en 1724 dans la maison des Montmorency-Luxembourg dont les armoiries figuraient sur les piliers de la Porte de Paris construits en 1778-1780 ; armoiries que la Révolution fera enlever.

1336-1453 : une période difficile pour Gournay et la Normandie au centre d’une guerre qui opposera pendant 100 ans l’Angleterre et la France, et durant laquelle la ville sera occupée pendant 41 ans ! Elle sera définitivement libérée en 1449 par les troupes royales commandées par le comte de Saint Pol, de la famille de Luxembourg, qui recevra la terre de Gournay en récompense de ses services.

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Des fortifications de Gournay, il reste cette tour construite au début du 13ème siècle et des vestiges de muraille boulevard Montmorency.

1375 : incendie de Gournay. Après une procession des reliques de Saint-Hildevert, le sinistre prend fin. En guise de merci, une châsse en or est offerte par la reine Blanche d’Evreux, veuve de Philippe VI de Valois, dame de Gournay

1435 : Xaintrailles et La Hire, compagnons de Jeanne d’Arc, repoussent les Anglais du comte d’Arundel entre Gournay et Gerberoy.

1465 : les Bourguignons de Charles le Téméraire s’emparent de Gournay le 24 juin. Ils pillent la région, saccagent les châteaux de Goulancourt (paroisse de Senantes) et du Coudray, les environs de Gerberoy. Les troupes royales de Charles de Melun reprennent la ville le 20 septembre.

21 août 1589 : avec l’aide de Henri 1er d’Orléans, duc de Longueville, seigneur de Gournay, Henri IV traverse la ville. Il y laisse comme gouverneur son lieutenant Rubempré avec 700 à 800 hommes.

4 septembre 1589 : Gournay est assiégée par les troupes de la Ligue.

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Le 7 septembre, les Ligueurs, commandés par le duc de Mayenne, pénètrent dans la ville par une brèche ouverte dans la muraille, près de la porte Ybert. Rubempré doit capituler. Il est fait prisonnier et emmené à Beauvais. Philippe de Marles, seigneur de Falaise, devient gouverneur de Gournay.

Octobre 1591 : siège et prise de Gournay par le maréchal de Biron, au nom du futur Henri IV. René du Bec, marquis de Vardes, y est établi gouverneur.

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Le siège de Gournay en 1591

1789 : la Révolution suscite bien des changements. Gournay devient chef-lieu d’un district regroupant 7 cantons. En 1790, le maire est élu par des « citoyens actifs », les départements sont créés. En 1791, le procureur de la commune remplace le procureur du roi. Des élections municipales ont lieu en 1791, 1792, 1793, 1794 ; à chaque fois, un nouveau maire est élu ! En 1793, la décision est prise de supprimer les districts et de créer des cantons ; l’administration communale est remplacée par une administration municipale collective ; à sa tête, un Président élu !

1791 : la Constitution ordonne le regroupement des paroisses. En 1792, les paroisses Notre Dame de Gournay, Saint-Aubin, Saint Clair et une partie de celle de Ferrières sont réunies à la paroisse Saint-Hildevert de Gournay. Alges devient une commune à part entière mais elle ne conserve son indépendance que jusqu’à la loi du 6 nivôse an III, époque où les municipalités communales sont groupées pour quelques années en municipalités de cantons.

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Le tympan du portail de la collégiale Saint-Hildevert

1792 : l’église Notre Dame et son presbytère sont vendus comme biens nationaux. Il en sera de même du Prieuré de Saint-Aubin et des églises de Saint Clair et d’Alges.

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L’église Notre Dame vendue comme bien national sera démantelée dans les années qui suivront la Révolution.

1799 : coup d’État du 18 Brumaire, an VIII : Bonaparte, premier Consul, se débarrasse du Directoire et impose une constitution autoritaire. Les administrations communales sont rétablies ; les arrondissements sont créés…Sous le Consulat, le manoir de d’Aché à Saint-Clair aurait servi de gîte d’étape à Cadoudal et aux conjurés…

1870-1871 : Gournay est occupée par les Prussiens du 3 septembre 1870 au 9 juin 1871.

1914-1918 : si Gournay n’est pas envahie, la ville connait quatre années d’incertitude mais aussi de fraternité et de solidarité avec les réfugiés du Nord et de Belgique, les familles de soldats mobilisés, les militaires anglais et français transitant par le Pays de Bray avant de rejoindre le front, ou y séjournant pour y être soignés, se reposer ou pour travailler dans les camps vétérinaires de Ferrières et d’Elbeuf-en-Bray. Néanmoins, notre canton aura un lourd tribut à payer à ce conflit qui fauchera 411 de ses enfants dont 152 Gournaisiens ! Parmi eux le maréchal des logis Crosnier, les gendarmes Praëts et Lebas et le guide Fernand Blacher tombés au lieu-dit La Rougemare en forêt de Lyons le 16 septembre 1914 sous les balles d’un commando allemand envoyé en éclaireur pour faire sauter le pont de Oissel.

1922 : le 22 octobre, en présence de Jules Gervais, conseiller général, de Maurice Gavrel, conseiller d’arrondissement et du docteur Duchesne , maire de Gournay, le monument aux morts, œuvre d’un sculpteur talentueux, Henri Gréber, est inauguré, Place Verte (aujourd’hui, place de la Libération).

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Juin 1940 : Gournay est bombardée par l’envahisseur. Le centre-ville, incendié, n’est plus que ruines. La collégiale et une maison du 15ème siècle sont épargnées. Entre mai et juin 1940, ces bombardements ont fait 37 victimes dont 15 à l’usine Desmarquest.

30 août 1944 : à 14h24, quatre chars canadiens entrent dans Gournay. Une cohorte d’éléments blindés et de camions anglais venant de la route des Andelys arrive un peu plus tard. La ville est libérée. Le lendemain, toute la population se rassemble devant le monument aux morts en présence de M Marcel Trou, maire. Les prisonniers seront de retour au mois d’août 1945.

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1989 : le « partnerschaft » est officialisé entre Gournay et Remshalden après 7 années d’échanges linguistiques, musicaux, sportifs et amicaux. 7 ans « d’union libre » avant la signature de la charte du Jumelage par Winfried Kûbler et Alain Carment, respectivement maire de Remshalden et de Gournay.

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2000 : naissance du Jumelage de Gournay avec une commune anglaise de l’Est Sussex : Hailsham. La charte est signée par Yann Haffenden, mayor et Jean-Lou Pain, Maire de Gournay. Elle vise à développer les liens entre les deux peuples, à promouvoir les rapprochements pour permettre aux jeunes de mieux se connaître et à tisser des liens commerciaux. Aujourd’hui, les liens n’ont jamais été aussi forts entre les habitants des deux villes…

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