Ces divorces nés du confinement ......

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Le confinement a exacerbé les tensions au sein de bon nombre de couples. Et le marché immobilier risque de s’en trouver «remué».

C’est l’une des conséquences malheureuses du confinement: lassés de vivre ensemble 24h/24 pendant deux mois, des couples ont décidé de prendre leurs distances. Avec le décès, le déménagement, la dette et la démographie (naissance d’un enfant), le divorce est l’un des «5D» qui peut inciter un vendeur à céder rapidement son bien. Une aubaine pour les acheteurs qui pourraient, ainsi, profiter d’une baisse du prix de vente.

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Mais, en termes de volumes, les divorces peuvent «faire remuer» le marché immobilier si l’on en croit les notaires qui sont aux premières loges en cas de séparation. «Sans les décès et les divorces, nous n’aurions pas beaucoup de vente», ose même un agent. L’impact n’est toutefois pas immédiat. «C’est triste à dire mais la plupart des couples n’ont pas les moyens de divorcer dans l’immédiat et sont souvent contraints de continuer à vivre ensemble», explique Me Thierry Delesalle, notaire parisien.

Une fois le divorce acté officiellement, le schéma le plus classique est le suivant, selon les notaires: Madame reste dans les locaux avec les enfants et Monsieur quitte le logement pour, la plupart du temps, se mettre en location. Mais si l’ex-épouse rachète sa part financière, son ex-mari peut acquérir un logement, ce qui engendre une transaction supplémentaire. «Tant que les enfants habitent avec leurs parents, ces derniers essaient de conserver la résidence principale pour qu’ils ne perdent pas leurs repères», analyse Me Marie Varlet, notaire spécialisée dans les divorces.

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Mais il arrive aussi qu’aucun des deux conjoints ait les moyens de rester dans le logement. Le couple est donc obligé de le vendre et chacun «refait sa vie immobilière». «Généralement, un des deux conjoints achète un logement», précise Thierry Delesalle. Le solde achat-vente est donc généralement équilibré dans ce cas-là.

Qu’en est-il de la période de confinement? «Elle a accéléré les prises de décision pour beaucoup de divorces qui auraient dû avoir lieu dans 2-3 ans», décrypte Marie Varlet. Ainsi, à Paris, une femme dont le mari a quitté le logement, a pu racheter sa part financière. Dans ce but, elle a sollicité auprès de sa banque un prêt qui lui a été accordé. Avec la vente de sa part, le mari, quant à lui, a pu acquérir un autre logement. 

Autre exemple, dans les Hauts-de-Seine: c’est cette fois, la femme qui va partir. Elle doit acquérir un logement grâce au rachat de sa part financière par son mari mais, à cause du confinement, la promesse a été repoussée. Les relations avec son mari sont telles qu’elle a voulu aller vivre chez sa sœur mais elle a eu des problèmes de santé. «Le divorce va bientôt être signé et avec le déconfinement, la promesse devrait bientôt l’être aussi», détaille Marie Varlet.

Enfin, autre cas particulier, toujours dans les Hauts-de-Seine: celui d’un couple qui a signé un divorce par consentement mutuel. Bien que leurs relations soient tendues, la cohabitation n’a pas dégénéré car l’un des deux conjoints a pu retourner au bureau. Leur patrimoine étant important, ils ont pu chacun récupérer un appartement en résidence principale détenue en indivision.

À l’instar de ces trois exemples, les divorces sont très fréquents en Ile-de-France, région où ils sont les plus nombreux, selon la dernière étude publiée par l’Insee. «Les couples logeant dans des petites surfaces sont plus nombreux en Ile-de-France qu’en province», affirme Marie Varlet. Et de souligner: «Souvent, ils cherchent d’abord à réaliser une belle opération financière avant de se demander s’ils sont prêts à vivre sous le même toit».

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