«Ma locataire me doit 14.000 euros.....

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«Ma locataire me doit 14.000 euros et occupe illégalement ma maison»

Avec les squats, c’est l’autre cauchemar des propriétaires: les loyers impayés. C’est parfois la double peine pour les bailleurs: non seulement les locataires ne paient plus leur loyer mais ils font aussi traîner les procédures d’expulsion. Pendant ce temps-là, les propriétaires, qui ne sont pas toujours aisés, continuent de payer les charges, les taxes voire rembourser le crédit s’ils en ont un. Sans compter les frais liés aux procédures judiciaires. C’est la situation que vit actuellement Agnès (le prénom a été modifié), retraitée dans le Vaucluse qui a accepté de se confier au Figaro.

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Témoignage

«Je vis un cauchemar depuis trois ans! En avril, j’ai loué la maison de mes parents décédés, de 75 m², à une jeune femme et sa fille. C’est une maison authentique de village (poutres apparentes, terrasse sous treille…) que j’ai complètement restaurée. Les premières années, les loyers étaient payés mais toujours avec retard. Je ne pouvais pas alerter la Caisse d’allocations familiales (CAF) car il faut 3 mois consécutifs d’impayés. J’ai tenté de contacter la locataire mais elle ne répondait quasiment jamais. Elle m’a simplement dit qu’elle avait des difficultés. En 2014, elle a touché une aide de 700 euros par le Fonds de solidarité pour le logement. Cette situation a duré pendant six ans. 

En 2017, elle a cessé de payer sa part résiduelle en octobre, novembre et décembre. Je l’ai prévenue qu’elle allait perdre ses allocations mais sans aucune réponse de sa part. La CAF a demandé la mise en place d’un plan d’apurement de la dette. Le loyer est de 538 € par mois (taxe d’ordures ménagères comprise). La locataire touchant 351 euros d’allocations, elle paie donc de sa poche 187 euros. Sa dette, qui s’élève donc à 561 euros (3 mois d’impayés), a été étalée sur 36 mois. Sur les 36 mensualités, elle n’en a payé que 4 puis n’a plus rien versé. Le plan n’ayant pas été respecté, la CAF supprime le versement de ses allocations en août 2018. Ce qui n’impacte en rien la locataire puisqu’elles m’étaient directement versées. Double peine pour moi: plus de complément de loyer ni de CAF!

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Elle est déclarée occupante sans droit ni titre à compter d’octobre 2018. La procédure d’expulsion est lancée. Le procès est prévu en janvier 2019. À cette occasion, ma locataire paie 180 euros puis plus rien entre février et avril. La dette, à ce moment-là, était de 3700 euros. Sous prétexte de neige (inexistante), elle ne se déplace pas à l’audience et obtient de ce fait un premier report de 15 jours. Début avril 2019, le juge ordonne l’expulsion. Fin mai, la locataire demande au juge de l’exécution un délai pour se reloger.

Par le biais d’un nouveau report d’audience, nous arrivons à la trêve hivernale. Dans sa demande au juge de l’exécution, elle fait état d’un travail qu’elle aurait trouvé, un CDD couvrant la période de mai à octobre (le temps du procès): 1 heure de ménage par jour à 10 kilomètres de chez elle, pour justifier l’occupation des lieux. Elle n’a, en outre, fait aucune demande de logement social auprès de la mairie, alors qu’en changeant de domicile, elle récupère intégralement ses allocations.

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